La Table Hongroise : quesako ?

Publié le par Amis de l'Athlétisme de la Vienne

Il s'agit d'une table de cotation permettant d'obtenir la conversion d'une performance en nombre de points, pour toutes les épreuves, hors épreuves combinées, pour lesquelles les tables du décathlon, heptathlon et autres sont utilisées. Au début des années 2000, la FFA en introduisit les données dans  le logiciel LOGICA, évitant aux officiels d'aller compulser les 370 pages de l'ouvrage !!

A qui la doit-on ? Au Dr SPIRIEV (1932-2010), ingénieur bulgare en hydrogéologie, par ailleurs champion national du 400m haies, mais aussi féru statisticien de l'athlétisme. Marié en 1961 à une championne hongroise du javelot, il émigra en Hongrie où, à la fin des années 70, il peaufina son travail sur la base d'études préexistantes depuis le début du 20ème siècle, le publiant en 1982 sous le titre de "méthode de classement mondial" que l'IAAF * adopta officiellement sous le nom de "Table Hongroise".

Sébastian Coe Président de l'IAAF nous explique en préambule de cet ouvrage "Table de cotation de l'Athlétisme de l'IAAF", version révisée de 2017, que celle-ci est fondée sur des formules mathématiques complexes et constamment corrigées (2006, 2011, 2014, chaque mise à jour étant accompagnée d’une introduction des auteurs, paraphée depuis 2010 date du décès de feu Bojidar SPIRIEV, par son fils Attila, ce qui laisse bien sous-entendre que l'IAAF n'a pas la totale autorité de correction), afin de prendre en compte plusieurs critères comme le développement physique et athlétique des sportifs. Mais aussi parce que certaines performances et valeurs en points deviennent obsolètes.

Avec son fils Attila, ils ont créé à la fin des années 80 "All-Athletics.com", le site mondial de base de données de l'athlétisme où l'on retrouve des profils d'athlètes, résultats, nouvelles, photos, vidéos, statistiques, classements, etc.

Force étant de constater des différences physiologiques entre les athlètes masculins et féminins, il est difficile de comparer totalement les performances des deux genres. Le système comprend donc des tables de cotations différentes pour les épreuves masculines et féminines. C'est ce que l'on constate de manière générale en athlétisme chez les hommes et les femmes, les barèmes ne reflètent pas le même niveau, excepté les lancers et les courses de haies où le Dr SPIRIEV a dû composer avec la différence de poids des engins et la hauteur des haies. Pour illustrer ces différences physiologiques, voici un tableau comparatif des performances plein air et leur conversion en points selon la Table Hongroise :

La Table Hongroise : quesako ?

La conversion des 4 records du monde chez les 2 sexes, dans 4 disciplines différentes (lignes 1 à 8) montre bien une homogénéité indéniable entre les résultats des hommes et des femmes, mais aussi entre les disciplines elles-mêmes. Ce qui démontre de toute évidence, que dans l'élaboration de ses tables de cotation, le Dr SPIRIEV a bien dû composer avec ces spécificités physiologiques. La comparaison des lignes 9 et 10 sur un 100 mètres couru en 9"73 par un homme et une femme, en est la preuve intangible.

Concernant nos interclubs, il arrive bien souvent que des clubs ne puissent pas présenter 4  spécialistes par épreuve. Dans ce cas, un ou plusieurs athlètes vont se dévouer et se faire violence pour apporter un minimum de points, parfaitement répertoriés par la Table Hongroise, dans l’escarcelle du total. Et c'est bien là une des facettes des interclubs, qui en font leur charme et leur noblesse dans une parfaite équité.

Cécile DERIEN - EPA86. 

* IAAF : Association internationale des fédérations d'athlétisme.

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