CLAUDE BODIN DANS 7 A POITIERS

Publié le par Amis de l'Athlétisme de la Vienne

CLAUDE BODIN DANS 7 A POITIERS

Depuis la rentrée de septembre, l'ami Claude alimente, avec six autres personnes, la rubrique "Regards" de l'hebdomadaire "7 à Poitiers". En voici la première édition:

"DE SACRES TEMPERAMENTS SPORTIFS"

La retraite se faisant désirer pour beaucoup de nos concitoyens (la malice n'est pas exempte de mes regards asymétriques), ce début de septembre offre un exemple de concrétisation expéditive. Il concerne une sportive de renom: la môme Marion Bartoli, "Marion la teigne". Elle a grandi hors des circuits fédéraux du tennis, son père se muant au fil du temps en coach éclairé. Ce fut une joueuse intransigeante, aux physique et mental inexpugnables dont le palmarès connut son apogée herbeux en juillet dernier à Wimbledon. Trois semaines plus tard, elle arpentait le pavé du non-emploi volontaire. Un gentil pécule amassé, son intelligence et son caractère entier mis à contribution, elle annonçait qu'elle cessait la compétition: corps rechignant aux contraintes stakhanovistes, mental en berne, sagesse en bandoulière...Ses trépignements de cabri ombrageux au moment de servir, ses prunelles expressives, voire ses foucades, vont nous manquer!

Chez Alain Mimoun, l'un des sportifs français les plus connus, pittoresque à souhait, un jour sans course était un jour vain. Il s'est éclipsé sur la pointe des pieds à 92 ans, suivant son épouse dans leur mausolée bugeacois. Foulée rasante inaltérable, observateur impayable des choses de la vie, il s'était forgé une légende, grâce à un courage peu commun, un bon sens musculaire intuitif et une fine analyse de la pâte humaine, fût-elle de haute obédience. A l'issue d'un passé militaire exemplaire, son palmarès et ses convictions patriotiques enjambèrent les décennies. Sa réussite à Melbourne en 1956, allait faire flamboyer son destin et sa faconde se donner libre cours. Que la terre corrézienne lui soit légère.

Le triple saut, spécialité hybride de l'athlétisme, a trouvé sa légitimité par l'enchaînement de ses arcanes techniques et l'intérêt télévisuel qu'il suscite. Teddy Tamgho et certains de ses prédécesseurs y ont rajouté de fortes personnalités. Titre planétaire et nouveau record de France...Il a illuminé la fin des "Mondiaux" moscovites : concours âpre, rebondissements nombreux et, enfin, ultime empreinte, à plus de 18 mètres, sur le sable, dont les granules avaient la dispersion scintillante. Joie émue de tous, sourire concentré du champion qui sortait de deux années-galères, salves de bisous pour la famille, remerciements à tous, préludèrent ensuite à un triple passage drapeau, podium, Marseillaise. Les éléments d'analyse vinrent ensuite. Teddy pense, respire, mange et dort "triple saut", dont il a une connaissance encyclopédique. Apaisé, beaucoup plus lucide, lui, marche d'un bon triple pas vers son accomplissement.

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