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Mise en poches marathon POITIERS-FUTUROSCOPE 2015

Publié le par Amis de l'Athlétisme de la Vienne

Mise en poches marathon POITIERS-FUTUROSCOPE 2015

Tous les ans au mois de mai, nous sommes une dizaine à apporter aide à notre Ami de l'Athlé Jean-Paul BRANDET, président de l'association du marathon Poitiers-Futuroscope, pour la mise en poches des diverses publicités et brochures, remises par les sponsors et partenaires. Eh oui, ils donnent des sous !! La moindre des politesses, c'est bien de participer à leur retour sur investissement. Dans les années 70, les Shadoks pompaient, pompaient et pompaient toujours....Eh bien nous, épaulés d'une dizaine d'autres organisateurs ou amis de Jean-Paul, nous tournons, tournons et tournons....., sur 2 files, l'une et l'autre de chaque côté d'une rangée de tables raboutées.

Par le passé, nous opérions dans une salle sur le site du Futuroscope. Cette année, Jean-Paul nous a donné rendez-vous, ce mardi 26 mai à 9 h sonnantes, au 11 rue de la Tranchée, dans une salle annexe des Salons de Blossac, à deux pas du parc du même nom, où seront remis les dossards le samedi 30 et d'où partira la course le dimanche 31. Ils ont pensé à tout. Jean-Paul, sur le qui-vive depuis octobre 2014, sur les nerfs depuis plus de trois semaines, est étreint par l'angoisse : le préposé de la mairie qui devait ouvrir la porte dès 8 h 30, n'est toujours pas arrivé à 9 h 15 !!! Eurêka, à 9 h 20, le voilà. Un grand sourire irradie le visage de Jean-Paul.......et les nôtres. Joie bien vite dissipée : ce n'est pas la bonne clé !!...Jean-Paul frise l'apoplexie. Le préposé repart en courant, revient 5 minutes plus tard toujours en courant. Ouf : cette fois, c'est la bonne; la porte est ouverte.

Aussitôt, c'est l'état des lieux. Questions, remarques et réponses diverses fusent. "La salle est beaucoup moins grande qu'au Futuroscope". "n'y en a t-il pas une autre" ? "Non", répondent Jean-Paul et Joël. "Nous allons devoir faire avec, mais où allons nous ranger nos caisses pleines" ? "sous la table", propose une voix. "Sous la table, mais il n'y aura jamais assez de place", réplique une autre !! "On va les entasser", est-il suggéré. "Mais les poches du dessous vont s'affaisser et les caisses du dessus vont tomber", est-il répliqué. "Nous pourrons peut-être les ranger le long des murs au fur et à mesure que nous viderons les cartons d'emballage", tente Robert FERRIER. "Assez, assez, nous avons déjà perdu trois quarts d'heure, allons-y", ordonne fermement Robert MARZAC. Pensez, il y a 2650 poches à remplir d'une vingtaine de documents chacune, soit près de 53000 "paperasses" à empocher, de dimensions variables, allant du format A4, jusqu'à du 10 cm sur 4, en passant par plusieurs dimensions intermédiaires !!

Il est près de 10 h lorsque les 2 files de shadoks tourneurs s'ébranlent en bout de table. Les uns en pas chassé, les autres en pas oblique, leurs mains agiles (pas toutes), font merveille, happant chaque document, ils remettent la liasse ainsi formée à Françoise et Robert, shadoks "empocheurs", debout à l'autre bout de la table. A leur tour, Françoise et Robert tendent les poches pleines à Olivier et Philippe, shadoks encaisseurs, qui, assis, entassent obliquement les poches dans les caisses plastique ou carton. Olivier, es qualité d'expert-comptable retraité, a une mission supplémentaire d'importance : il doit totaliser le nombre de poches, tant les siennes que celles de Philippe, afin que nous stoppions vers 2650, et ce, sans arrêter le va et vient de ses mimines. Mais au bout de quelques minutes, Robert et Françoise sont débordés. Les poches bleues du Conseil Général et les blanches du Futuroscope, sont récalcitrantes à l'ouverture. Sur le champ, une shadok tourneur est déléguée pour leur préparer l'ouverture des poches. Les chaînes repartent. Joël, shadok ravitailleur-rangeur, ne sait où donner de la tête : réapprovisionner les imprimés épuisés sur la table, couteau à la main, ouvrir les boites pleines, découper les boites vides, ranger les caisses pleines...Les interrogations se font plus rares. "Comment font-ils à Paris où il y a 35000 participants" ?, s'inquiète Françoise ARTAUD. "Ils font appel à des prestataires de service professionnels, sans quoi ce serait ingérable", réplique Marie-Claude. "Et dire que plus de la moitié de ces imprimés vont aller à la poubelle sans même être lus", maugréent plusieurs. "la moitié ? Non beaucoup plus, 98%", rétorque Rémi.

Mais le travail avance. Les blagues fusent. Les rires tintent. L'entrain et la bonne humeur règnent. Soudain, vers 11 h, alerte : un commissionnaire arrive, chargé de nombreux et volumineux cartons, contenant chacun maintes petites boîtes, contenant elles-mêmes 12 paires de lunettes de soleil, bleues, rouges, noires,.... que le Grand Poitiers destine aux concurrents. Joël s'empresse d'approvisionner la table en petites boites. Mais il faut rapidement se rendre à l'évidence : les shadoks tourneurs ne peuvent correctement présenter la liasse d'imprimés, plus les lunettes, à Françoise et Robert. Eux-mêmes, quand la saisie est réussie, ont de grandes difficultés, tenant les poches ouvertes d'une main, à empocher le tout de l'autre, sans faire tomber imprimés ou lunettes. Et pour corser la manœuvre, Olivier et Philippe risquent de les écraser en encaissant les poches !! Décision est prise : à leur rôle de shadoks encaisseurs, il vont devoir rajouter celui de shadoks empocheurs de lunettes. Ouais, vous dis-je. Ça n'a pas duré longtemps !! Au bout de 5 minutes, ils sont asphyxiés. Les poches pleines d'imprimés, mais vides de lunettes, s'amoncellent devant Françoise et Robert. Deux shadoks tourneurs viennent au secours. La situation rétablie, un seul suffira à endiguer le flot des poches pleines.

Soudain : "arrêtez, arrêtez", s'écrit Joël, "Michel vient d'apporter le repas, il faut y aller". Nous regardons nos montres. Il est midi et demi. Olivier décrète : "nous avons rempli 1600 poches". Nous n'avons pas vu les minutes défiler. Mais il était temps de faire halte. Josiane, le regard dans le vague, est bouche-bée. Olivier a le visage défait : calcul mental et mimines actives, ça vous ruine les neurones. Robert pointe un index interrogateur. Françoise, traits tirés et yeux fermés, rajuste sa chevelure. Avant de s’asseoir, on s'interroge. Cette pose repas réparatrice, raisonnablement arrosée, est la bienvenue. Jean-Paul, shadok "téléphoneur" toute la matinée, a retrouvé le sourire.

Mais il faut y revenir. La reprise est difficile, les visages sont fermés. Peu après 14 h, nouvelle alerte : un jeune, faisant partie de la communication, au sein du GPAO (Grand Poitiers Athlétisme Organisation), arrive haletant, apportant les 3000 flyers-inscription à la course sur route, précédant le meeting national du 19 septembre prochain. "l'imprimeur n'a pas tenu les délais, je viens juste de pouvoir les récupérer", se justifie t-il. Monique peste . Ce serait pure folie de tenter d'ouvrir les poches déjà mises en caisse. Nous allons mettre le document dans le millier de poches qu'il nous reste à faire. Le fourmillement repart. Une bonne blague et les sourires reviennent. Nous avons même pu repérer les caisses dont les poches n'avaient pas de lunettes et y remédier !!!

Il est 16 h. Ouf, c'est fini. Philippe s'étale sur un lit de poches mises en caisse, feignant une sieste réparatrice. Rassurez-vous, il se sera réveillé........ avant mai 2016.

Rémi, shadok tourneur-rapporteur.

Mise en poches marathon POITIERS-FUTUROSCOPE 2015
Mise en poches marathon POITIERS-FUTUROSCOPE 2015
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Hommage à François FABER, un oublié de la 1ère Guerre Mondiale

Publié le par Amis de l'Athlétisme de la Vienne

Hommage à François FABER, un oublié de la 1ère Guerre Mondiale

François FABER, de mère française et de père luxembourgeois, est né le 26 janvier 1887 à Aulnay sur Iton dans l'Eure. Selon la loi, il bénéficie de la nationalité française. Il a pour demi-frères Jules et Ernest, issus d'un premier mariage de sa mère. Pour des raisons de travail de son père, la famille s'installe à Colombes en 1891. François peu passionné par l'école, s'adonne dès l'âge de 13 ans à de petits emplois : manœuvre, garçon de café, commissionnaire, débardeur, ouvrier en construction navale....C'est en 1904, à 17 ans, alors qu'il travaille comme docker au port de Courbevoie qu'il découvre l'usage de la bicyclette que lui a prêtée quelque temps un collègue de travail. Il est séduit par cet engin et dès le printemps 1906, il achète son premier vélo de marque LABOR, et s'inscrit en indépendant au Tour de France de la même année. Sans entraînement et sans expérience des courses cyclistes, il termine la 6ème étape à Marseille, hors délais de plus de 7 heures. Mais la passion est là : avec 2 autres coureurs dans la même situation, il décide hors course, de parcourir les dernières étapes, et participe en septembre à Paris-Tours, qu'il termine à la 13ème place.

Doué de qualités physiques peu communes à l'époque (1,80 m pour 88 kg), ce qui lui vaudra le surnom de "Géant de Colombes", il est engagé par l'équipe LABOR pour le tour 1907, qu'il termine à la septième place. Dès lors, jusqu'en 1914, la machine est lancée. Rivalisant sous divers maillots (les sponsors d'alors étaient majoritairement des fabricants de cycles : ALCYON, LABOR, LA FRANÇAISE, PEUGEOT...) auprès de ses coéquipiers ou adversaires, René POTIER, Octave LAPIZE, Lucien MAZAN dit PETIT BRETON, Gustave GARRIGOU, Odile DEFRAYE, Philippe THYS...,il atteint son apothéose en remportant le Tour de France 1909, s'octroyant 6 victoires d'étapes. Aux 19 victoires d'étapes sur le tour, qui en font le 7ème vainqueur tous temps le plus titré, ses triomphes au tour de Lombardie 1908, Paris-Tours 1909 et 1910, Paris-Bruxelles 1909, Bordeaux-Paris 1911, Paris-Roubaix 1913, lui conférent un palmarès exceptionnel, enrichi de multiples places d'honneur.

Mais le champion était aussi un homme de générosité et de dévouement. Lors de la grande crue de la Seine en janvier 1910, son implication active au secours et à l'évacuation des populations, lui valut un éloge d'Armand FALLIÈRES président de la république, publié au Journal Officiel, ainsi qu’une lettre de félicitations du président du conseil, Aristide BRIAND. Le 25 janvier 1909, n'ayant pas fait une demande formelle de nationalité française durant sa minorité, peut-être en raison de la durée du service militaire qui était de 2 ans en France, il fait une demande officielle de répudiation de la nationalité française, ce qui lui confère la nationalité luxembourgeoise. Mais lorsque la Grande Guerre éclate, il s'engage dans la Légion Étrangère dès le 22 août 1914, prétextant que "la France ayant fait sa fortune, il se doit de la défendre". Après ses classes, il part au front, et nommé caporal au sein du 2ème régiment de marche du 1er régiment étranger, il découvre l'horreur des tranchées. Au printemps 1915, son régiment est envoyé à Mont-Saint-Eloi dans le Pas de Calais, pour la reprise à l'ennemi du lieu dit "Les Ouvrages Blancs". Le 9 mai de la même année, il est est fauché par la mitraille. Le champ de bataille, ravagé par les obus, sera son linceul à tout jamais; son corps n'ayant jamais été retrouvé.

Au Luxembourg comme en France, de nombreux lieux, édifices, rues, portent son nom qui est également apposé sur le socle du monument aux morts de Colombes. Paradoxalement, à Aulnay sur Iton, son village natal, si une rue lui est dédiée, le monument aux morts était resté muet. Au cours des innombrables investigations durant de longues années, cette lacune n'échappa pas à Michel MERCKEL, notre conférencier du 7 novembre 2014 (cf article d'Alain RUDELLE du 26 novembre : "Michel MERCKEL : une passionnante conférence"), en vue de la rédaction de son ouvrage "14-18 le sport sort des tranchées". Avec la ténacité qu'on lui connait, il s'était juré de réparer l'omission.

Rémi FAURE

Un oubli a été réparé.

Tombé pendant les combats du conflit de 1914-1918, le 9 mai 1915, François FABER a eu, jour pour jour un siècle après, son nom inscrit sur le monument aux morts de son village natal.

Pour cette journée unique du 9 mai 2015, près de 300 personnes, dont de nombreux jeunes, ne n'y sont pas trompés et sont venus rendre hommage au Géant de Colombes. Emmenée par Madame Danielle JEANNE, maire d'Aulnay sur Iton, petit village niché dans un écrin de verdure, une importante délégation d'édiles dont Paul DÜHR, ambassadeur du Luxembourg, Anne LAPARRE LACASSAGNE, secrétaire générale de la préfecture de l'Eure ainsi que les représentants de la Légion Étrangère, était présente. Venu de toute la France, le mouvement sportif était largement représenté. Agnès GOUGEAT responsable chez ASO (Amaury Sport Organisation) des relations avec les collectivités et gestionnaire du Tour de France, l'Amicale du Cyclisme, des associations comme "Des Vélos et des Hommes", "14-18, Sports et Tranchées", "Les Géants du Tour", de nombreux clubs de cyclisme et de grands champions comme Thierry MARIE, Yvan FREBERT, ont répondu à cet hommage.

A l'issue de cette cérémonie et devant une salle comble, Jacques PALLUT, le petit-fils de François FABER, a fait revivre avec beaucoup d'émotion son grand-père au travers de ses souvenirs d'enfant.

Le 9 mai 2015 était la journée incontournable qu'il ne fallait pas manquer, pour rappeler la mémoire de ce personnage hors du commun. Référent toujours d’actualité, François FABER reste à jamais comme l'un des plus grands champions cyclistes de tous les temps.

Michel MERCKEL

Hommage à François FABER, un oublié de la 1ère Guerre Mondiale
Hommage à François FABER, un oublié de la 1ère Guerre Mondiale
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