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Décès de Georges BONNET

Publié le par Amis de l'Athlétisme de la Vienne

Georges aurait eu 102 ans le 9 juin prochain. Mais le destin en a décidé autrement et la grande faucheuse, sans pitié, s'est présentée avant, ce 22 février 2021.

Natif du monde agricole et rural à Pons, en Charente Maritime, il orienta sa carrière professionnelle vers des études de professeur d'éducation physique qui le dirigèrent, compte tenu de ses qualités physiques et intellectuelles, vers l'INS à Paris. Etudes pendant lesquelles il pratiqua avec bonheur le handball à 11 au sein de l'équipe de France. Il connut son premier poste de professeur à Marseille et, par suite d'une mutation à La Rochelle, attiré par l'athlétisme, il y encadra son premier club d'athlétisme. Après une mutation à Poitiers en 1954, il intègre l'ESPPEC (Entente Stade Poitevin Poitiers Etudiants Club), aux côtés des défunts MANTRAN et autres BROUSTET. Dès lors, son objectif acharné fut d'en faire un grand club national. Se considérant plus animateur qu'entraîneur, ses idées pour y parvenir(par un recrutement passionné et avisé), n'avaient d'égale que sa détermination. Durant les stages d'hiver et de printemps au CREPS de Boivre, pour les meilleurs athlètes régionaux, il encadrait les lancers. Une anecdote significative: Alain ROY, sprinter de l'US CHAUVIGNY, membre du relais 4X100 national, en dépouillant récemment les archives d'André VOUHE (un passionné lui aussi) est tombé sur une lettre de Georges adressée à son confrère chauvinois où il le suppliait d'inciter Alain à prendre une licence à l'ESPPEC. But de la manœuvre: détrôner le Racing Club de France de son titre quasiment annuel de champion de France du 4X100! Il est vrai qu'avec Sigismond HAJMEYER, Daniel HARDOUIN, Pierre IZARET et Alain ROY c'était envisageable.

Son altruisme et son dévouement n'avaient pas de limites, que ce soit  pour faire trouver un emploi, un logement ou une mutation à de nombreux athlètes qui ne l'ont pas oublié.

L'aide de son épouse Suzanne fut précieuse : ils  accueillaient  à leur domicile des athlètes et avaient même aménagé leur grenier en dortoir les veilles d'interclub. Bref, au fil du temps, dans les années 60-70, l'ESPPEC était forte de 500 licenciés, filles et garçons. En 1966, tous ces efforts furent récompensés par le titre de champion de France masculin de Nationale 2, devant le CA ST-ETIENNE et l'US MELUN.  Quand le STADE POITEVIN se sépara de sa section d'athlétisme, Georges aida au rapprochement des athlètes pécistes avec ceux de l'ASPTT. Résultat en 1978: un nouveau titre de Champion de France!

Pendant qu'il faisait découvrir les multiples disciplines sportives aux étudiants des Facultés de Lettre et de Droit, la muse de la littérature et de la poésie s'empara de lui et pendant près de 35 ans, sous sa plume fertile, élégante et déliée, 25 recueils de poésie et romans furent édités, avec les compliments de la presse nationale.

A une époque où les loisirs n'avaient pas pour les jeunes la futilité d'aujourd'hui, par l'athlétisme Georges nous a fait découvrir le goût de l'effort, de la persévérance et de la générosité, vecteurs incontournables d'une vie d'adulte. Et de cela nous ne le remercierons jamais assez, et le garderons, ainsi que sa famille, au fond de nos cœurs.

Rémi Faure et les Amis de l'Athlétisme

(cliché Amis de l'Athlétisme de la Vienne)

 

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Danièle Penot, athlète talentueuse des années 60.

Publié le par Amis de l'Athlétisme de la Vienne

Fin 2020 Danièle Penot-Venitus disparaissait, et il me semble important de rappeler quelle grande sportive elle fut, à une époque, les années 60, où l'athlétisme était amateur.

Danièle a découvert l'athlétisme au lycée Jean Moulin de Montmorillon grâce à son professeur d'EPS René Aupetit qui détecta ses qualités au sprint et en longueur. Beaucoup se souviennent de son style volontaire sur la piste ; doigts écartés et buste en avant, elle avalait la cendrée à une fréquence impressionnante. Résultats prometteurs en cadette en 1964: record de la Vienne sur 60m (7''8) et en longueur (5,19m). Le tout, malgré des conditions d'entraînement rudimentaires : je laisse la parole à Alain : « Dans les années 60, lorsqu’elle était au lycée de Montmorillon, Danièle s’entraînait sur le seul stade, celui de l'établissement. Mais sa piste d’athlétisme avait une particularité : le sautoir était mal situé, si bien que lorsqu’elle prenait sa course d’élan, elle débutait dans le virage avant de retrouver en ligne droite le sautoir (pas facile de prendre ses marques) ».Pas étonnant qu'Yves Souchaud, au sein de l'UES Montmorillon, ait eu beaucoup de mal à corriger sa course d'élan. C'était l'époque où Danièle, en cadette-junior, battait encore Colette Besson !!

1965 fut une très belle année sur le plan des résultats (100m en 12''2 et 5,59m en longueur) avec pour consécration une sélection internationale avec l'équipe de France, en équipe senior A, bien qu'elle fût junior

10 et 11 juillet 1965 - Huizingen (BEL) - Provinciaal Domein Torleylaan – Piste Rencontre féminine "A" : Belgique - France - Suisse

Longueur

1 MAIER Annelies Suisse 5 m 61

2 PENOT Danielle France 5 m 50

3 KERN Marianne Suisse 5 m 36

4 DUBOIS Colette France 5 m 33

5 MOMMENS Nora Belgique 5 m 26

6 HOUSIAUX Colette Belgique 5 m 25

 

 

La suite, c'est Alain qui la raconte :

« Comme je n’ai débuté l’athlétisme qu’en junior 2, je ne connaissais les exploits de Danièle que par les journaux et les spécialistes de cette discipline. Notre première rencontre eut lieu au CREPS de Boivre lors d’un entraînement pendant lequel Danièle nous fut présentée par Christian Mazet, président de l’ASPTT Poitiers, club qu'elle intégrait alors , sur les conseils du CTR Roland Jaunay. Elle arrivait avec le statut d’internationale junior au saut en longueur.

Pour ma part, n’étant qu’un petit coureur de ½ fond, j’étais admiratif en rencontrant cette jeune fille. En fait, Danièle était une athlète qui ne se prenait pas la tête, qui adorait rire et qui croquait la vie à pleines dents.

Nous sommes vite devenus copains, puisque nous travaillions tous les deux à la Grand Poste de Poitiers ; nous partions ensemble, à pied, pour les entraînements et dînions à la même cantine et puis nous n’habitions pas très loin l’un de l’autre, Danièle avait un logement avenue de Nantes et moi, boulevard des Rocs. Nos chemins se séparaient rue de la Roche le soir après un passage chez Alain et Dany Ruaud, leur papa Henri était un dirigeant du club. Que de bons souvenirs ! Lors du retour des entraînements, on passait chez M. et Mme Barrault à Bel Air, leurs 2 filles, Marie-Bernadette et Pierrette faisaient également de l’athlétisme à l’ASPTT, (en compagnie de Jean-Paul Gomez, Joël Baillie et bien d’autres) pour prendre un chocolat chaud préparé par Marinette, notre seconde maman qui savait remonter le moral lorsque celui-ci baissait. On pouvait frapper à la porte n’importe quand, on y était toujours reçu avec un grand sourire. Je me souviens que Marinette avait donné le surnom de « Grande Duduche » à Danièle. Comme la famille Barrault avait déménagé dans un pavillon proche de la route de Montamisé, on s’y retrouvait toujours mais surtout pour le nouvel an, avec Danièle, Nadine et Jean-Paul Gomez, Albert Lesclaux et Madame et puis un grand gaillard , Marceau Vénitus, un sacré lanceur, avec lequel elle a fait équipe toute sa vie. Ensuite nos chemins se sont séparés. Longtemps après, on se retrouvait de temps en temps hors des stades, lors des sorties dominicales de... vide-greniers, passionnés tous les quatre, comme d’autres Amis de l’Athlétisme,  par cette activité de plein air  !!! »

Enfin, il y a environ 8 ans, Danièle a eu le malheur de sombrer dans le coma. Jusqu'à la crise du COVID, Marceau l'a accompagnée, faisant la route tous les jours de Lathus à Lusignan, lui pratiquant des massages, lui parlant. Seule réaction, j'en suis témoin avec Jacqueline Faure et Monique Wehn, mais c'est relativement énorme, les mouvements de sa jambe droite!

Monique Authier. (cliché Amis de l'Athlétisme de la Vienne)


 

 

 

 

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